Musique, chants et danses :
Il existe plusieurs sortes de chants traditionnels
inuit dont :
- Les pisiit, chants qui racontent des faits ou émotions
vécus par le chanteur. Lorsqu’ils sont accompagnés
d’un tambour, on les appelle qilaujjarusiit.
- Les iviutiit sont des chants moqueurs qui parlent des points faibles
d’une personne afin de la gêner. Ces chants sont plutôt
destinés à faire rire.
- Les jeux vocaux, comme les chants de gorges, connus sous le nom
de katajjait (terme du Nunavik) et portant différents noms
selon les régions, sont surtout chantés par les femmes.
Face à face, deux femmes s’affrontent en produisant
des sons et mots inspirés de la nature (cris d’animaux,
bruits du vent…). C’est une sorte de compétition
où la première qui arrête a perdu.
- Les sakausiit, chants des chamanes.
Le tambour est composé d’une peau tendue sur un cadre
en bois, d’un manche et d’un maillet de bois pour frapper
la peau. Il pouvait accompagner les chants ou les danses. Il se
joue seul ou à plusieurs.
Traditionnellement, le chant et la danse au tambour étaient
un moment de festivité très apprécié
de la communauté. Il existe aujourd’hui, dans les écoles,
des cours où les enfants peuvent apprendre à jouer
du tambour afin que la tradition perdure.
Parallèlement, de nouveaux instruments, comme l’accordéon,
souvent introduits par les baleiniers écossais ont très
vite été intégrés dans la culture musicale
inuit.
L’ouverture actuelle sur le Sud canadien permet aussi l’accès
à toutes les musiques modernes. On voit ainsi éclore
de jeunes groupes de rock, comme Taima Project ou Lucy Idlout, mêlant
anglais et inuktitut, guitares électriques et musiques traditionnelles.
A écouter :
Canada, Jeux vocaux des Inuit (Inuit du caribou, Netsilik
et Igloolik), Faculté de musique de Montréal, Ocora
Radio France.
Tuhaalruuqtut, volumes 1 et 2, Spiritwalker.
Bande originale du film Atanarjuat, The fast runner, Igloolik
Isuma Productions, Inc.
Taima Project
Lucy Idlout E5-770 My mother’s name
Audiovisuel :
Les deux premiers films majeurs montrant la culture
inuit ont été réalisés par des Européens.
1922 : Nanook of the North de
Robert J. Flaherty (1884-1951)
Avant Nanook of the North, on ne trouvait que deux types de films
muets; les drames et les récits de voyage. Flaherty révolutionna
le cinéma en combinant texte narratif et documentaire visuel
pour montrer l'histoire prenante d'une famille inuit. Flaherty a
passé de nombreuses années dans le Nord et voulut
montrer au reste du monde à quoi ressemblait la vie des Inuit.
Ce fut un véritable succès ! Pendant des décennies,
Nanook sera synonyme du Grand Nord.
1994 : Kabloonak de Claude Massot
Kabloonak raconte comment Robert Flaherty a pu réalisé,
après maintes aventures, le tournage du film Nanook of the
North.
Il a fallu attendre 2001 pour qu’un réalisateur
inuit soit récompensé par de nombreux prix internationaux.
2001 : Atanarjuat, l’homme
rapide de Zacharias Kunuk
Caméra d’or au Festival international de Cannes
en 2001
Dossier complet Atanarjuat
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La télévision est également
un domaine expoité par les Inuit.
IBC (Inuit Broadcasting Corporation) a été
créé par le Département fédéral
des Affaires Indiennes et du Nord et mis en place en 1982 pour diffuser
des émissions dans les communautés du Labrador, Nunavik
et Nunavut. Son siège est situé à Iqaluit mais
opère également à Baker Lake, Rankin Inlet,
Taloyoak, Igloolik et Ottawa. Cette société de production
télévisuelle est membre de APTN (Aboriginal Peoples
Television Network) qui est un réseau national de programmes
aborigènes. La programmation de IBC est constituée
de sa propre production mais aussi d’autres sociétés
de production inuit comme Taqramiut Nipingat Incorporée (TNI)
ou d’agences fédérales comme National Film Board.
IBC développe actuellement de nombreux programmes concernant
la culture traditionnelle, des documentaires, des émissions
spécialisées pour les enfants…
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